Nez Cassé

Saillie médiane du visage, le nez est essentiellement composé de cartilages et d’os. Il permet l’accomplissement de la respiration, renferme les organes olfactifs et a également un rôle dans la phonation (production de sons). Lors d’un choc violent, frontal ou latéral, il arrive que l’un des os se casse : on parle alors de fracture nasale.
Une vive douleur envahit le milieu du visage, puis un important oedème se forme, le tout accompagné d’un saignement (appelé épistaxis) dû à la rupture de la muqueuse tapissant le nez. En cas de traumatisme très violent, la cloison nasale, ce cartilage divisant la cavité nasale en deux, peut se retrouver déviée et ainsi provoquer des difficultés respiratoires.
Ce dernier symptôme ne devra pas être négligé et être traité dès que possible pour éviter toute complication.
Si vous êtes victime d’un choc sur le nez, vous pourrez rapidement savoir s’il est cassé ou même fêlé, les symptômes décrits plus hauts étant relativement facilement observables. Néanmoins, comme lors de tout traumatisme, il est primordial d’aller consulter un médecin généraliste qui pourra ensuite vous orienter vers un spécialiste, dans notre cas un oto-rhino-laryngologiste (raccourci généralement en ORL). Un examen clinique suffira à confirmer le diagnostic mais le praticien pourra également faire appel au scanner, ou à une radiographie du crâne, afin de vérifier si la fracture n’est pas étendue à d’autres os de la face.

Les fractures nasales sont des accidents fréquents et les os du nez subissent généralement plus de dommages que les autres os de la face. Contrairement à d’autres blessures spécifiques à un mouvement bien précis comme le « tennis elbow » par exemple, une fracture du nez peut survenir potentiellement dans n’importe quel sport, un simple choc suffisant ainsi à transformer votre nez aquilin en espèce de pomme terre difforme.
C’est en boxe, où les coups au visage sont monnaie courante qu’on observe le plus fort taux de nez cassés. Par extension, toutes les disciplines de combat autorisant les coups portés au niveau de la face seront d’importants pourvoyeurs de nez cassés. À l’inverse, dans des arts martiaux comme le judo, le ju-jitsu ou l’aïkido, les fractures nasales seront relativement rares.
Les sports collectifs ne sont bien évidemment pas en reste. Les contacts entre joueurs y sont fréquents et l’usage des bras toléré pour se démarquer ou gagner un duel physique. Au football par exemple, lors de phases aériennes, il n’est pas rare que deux joueurs se battant pour la balle usent des coudes.
Les nez en font les frais. Idem au basket-ball ou handball, disciplines rapides, où des forêts de bras se dressent entre vous et l’objectif. Mais le danger peut autant venir de l’adversaire que de la balle, tout le monde ayant déjà pris un ballon en plein visage.
Peu pratiqué en France, mais très populaire en Amérique du Nord, en Europe de l’Est et dans les pays scandinaves, le hockey sur glace est également un des sports les plus touchés par les fractures nasales.
Enfin, comment oublier le rugby, discipline réunissant tous les facteurs pouvant entraîner une fracture nasale !
En conclusion, si vous tenez à votre petit nez en frimousse, mieux vaut se mettre aux échecs ou tennis de table.

Le traitement de la fracture nasale, à l’instar d’un très grand nombre de blessures, dépendra de sa gravité. Mais dans un premier temps le patient devra réduire le gonflement et soulager la douleur. L’application régulière d’une poche de glace sur le nez et la prise d’antalgiques seront ainsi prescrites.
En cas d’épistaxis, il se peut que du sang s’accumule sous la muqueuse tapissant la cloison nasale, on parle alors d’hématome septal. Si cet hématome n’est pas drainé, le cartilage peut se nécroser et se désintégrer, faisant apparaître un creux a niveau de la racine du nez (déformation de la selle turcique).
Une fois le gonflement réduit, le médecin pourra alors « s’attaquer » à la fracture en elle même. Dans la majorité des cas, elle se consolidera naturellement et aucun traitement particulier ne sera nécessaire si ce n’est bien évidemment un arrêt de toute activité physique pour éviter un nouveau choc sur le nez.
Si le médecin constate une déviation de la fracture, une opération chirurgicale devra être programmée. Pratiquée sous anesthésie générale, le nez étant une zone particulièrement riche en nerfs, cette intervention consiste en une réduction de la fracture via le passage d’un instrument dans les narines. Un plâtre ou une attelle devra être portée afin de permettre une solidification complète des os du nez et surtout dans une position anatomique.
À noter que si l’opération est effectuée longtemps après le traumatisme, le chirurgien sera dans l’obligation de « recasser » le nez afin de lui redonner sa forme pyramidale initiale. Cette intervention, beaucoup plus lourd et complexe, est appelée rhinoplastie.
Enfin, nous l’avons également évoqué en amont, une cloison nasale touchée peut entrainer des complications respiratoires. Là encore, en fonction de la gravité, l’ORL décidera si une septoplastie (l’opération consistant à redresser la cloison) est nécessaire ou non.

Parlant du nez de Cléopatre, Blaise Pascal a écrit « S’il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé ».
Ah si seulement vous aviez été plus attentif en cours d’EPS au Lycée Aimé Jacquet, peut-être que vous auriez pu éviter cette rencontre fortuite mais ô combien douloureuse avec ce ballon lancé à pleine vitesse.
Qu’importe, aujourd’hui, ce nez cassé fait tout votre charme et c’est avec fierté que vous portez ce tshirt. Fidèle admirateur de Cyrano, vous êtes désormais prêt à affronter tous les comtes de Valvert qui se dresseront entre vous et votre Roxanne.